Il y a quelques weekends de cela, nous sommes partis en famille, à l’aventure. Suivant nos envies (et deux de nos fidèles acolytes dans leur quête perpétuelle de sports outdoor, quête bien entendu partagée avec plaisir), nous sommes arrivés dans le Parc naturel du Pilat, dans la Loire, non loin de Saint Etienne.
Notre objectif, un bol d’air pur, et des sensations : la Via Ferrata du Gouffre d’Enfer. Tout un programme M’sieur-dames !
(Elle est aussi appelée Via Ferrata de Planfoy, mais c’est beaucoup moins rock’n’roll !).
La Via se trouve au coeur du Pôle d'activités verticales (qui comporte aussi un parcours montagne et une via enfant).
Aussi étonnant que cela puisse paraître, moi, fille de la montagne, n’avait jamais fait de Via Ferrata. Pas par conviction, non, mais plutôt par manque d’occasions ! Certains et certaines d’entre vous connaissent déjà par cœur toutes les Via de France, je n’en doute point. Mais pour les autres, je vous propose un petit article découverte, afin de partager mes sensations, impressions et petits conseils !
Je vous prie de m’excuser, cet article sera principalement illustré de photos empruntées sur Internet, pour ce qui est du parcours lui-même, n’ayant pas eu les mains assez libres pour prendre des clichés pendant notre aventure, et ne voulant point risquer de perdre mon téléphone dans les abîmes de l’Enfer. Ahem. Mes photos sont en couleur, les autres en noir et blanc!
La Via Ferrata, c’est quoi ?
La traduction littérale de Via Ferrata (en italien) est « chemin ferré ». Evidemment, me direz-vous. Même une LV2 espagnol aurait pu la trouver celle-là ! Il s’agit d’un itinéraire sportif, principalement le long de parois rocheuses, sur lesquelles ont été fixés des équipements métalliques (je me demande comment font les premiers mecs qui passent par là pour accrocher les équipements, d’ailleurs…). Ces éléments « ferrés » permettent la progression et l’assurance (du verbe s’assurer) des participants (appelés… ferratistes – ahah, je vous en apprends une belle hein !).
L’équipement peut être un simple câble fixé par des broches à la paroi (scellées dans la roche), quand l’itinéraire est simple.
Ou cette ligne de vie peut être complétée par des éléments de progression variés (rampes, échelons, poutres, échelles, ponts suspendus, etc.) quand le parcours devient plus… athlétique ! (Ce n’est pas moi qui le dit, c’est laviaferrata.net).
Planfoy
Selon le même site internet, la Via Ferrata est une alternative à la randonnée, permettant aux personnes ne possédant pas un important bagage d’escalade et de grimpe, de se confronter à des sensations nouvelles : mode vertical, nouvelles positions et points de vues magnifiques, surpassement de soi en se confrontant au vide. Le pratiquant doit tout de même posséder une bonne condition physique générale.
Si vous voulez connaître toute l’histoire de la Via Ferrata, de l’Autriche à la France en passant par les Dolomites, je vous invite à cliquer ici !
En pratique :
Nous sommes arrivés au village de Planfoy et sommes allé louer notre équipement au bar La Belote (oui, rassurant hein ?). Plus sérieusement, nous avions étudié le sujet, et nous savions que le bar était le loueur officiel pour la Via Ferrata voisine. Aux vues du tracé (avec tyrolienne), nous avons pris l’option poulie. De manière générale, vous aurez besoin d’un baudrier, de longes dynamiques et d’un absorbeur d’énergie, de mousquetons adaptés, d’un casque, d’une longe de repos (qui ne sera pas fixée sur la ligne de vie !) et aussi… de bonnes chaussures (pas comme les miennes!). Descriptif équipement, par là.
Avant de vous lancer, assurez-vous de savoir comment fonctionne le matériel, et essayez de faire votre première Via en compagnie de quelqu’un qui a déjà pratiqué, et peut vous montrer les manipulations de sécurité à faire absolument ! Être perché à 80m du sol, ça ne s’improvise pas. Mais rassurez-vous, une fois le coup de main pris, c’est assez simple !
Une fois notre équipement loué (18€ par personne pour la journée, apparemment assez cher ici), nous nous sommes mis en route pour le départ de la Via, traversant le petit village de Planfoy. 30 minutes de marche facile plus tard, nous voilà au point de départ de la Via à proprement parlé.
Nous serrons nos baudriers, ajustons nos casques, et révisons les manipulations de sécurité. Jamais plus d’une personne sur un tronçon de câble, on enlève jamais les deux mousquetons en même temps lors d’un passage d’obstacle, et on prend une photo souvenir avant le départ (on sait jamais hein !).
Puis on se lance. Premier passage assez facile, on marche sur un petit sentier à même la roche, on s’essaye au premier changement de mousquetons. Puis on arrive sur la première descente, tout se passe bien.
On arrive ensuite à flanc de falaise, et c’est là que le fun commence ! On s’agrippe, on progresse tout doucement. On rencontre la première planche au-dessus du vide (OMG, je croyais ne pas avoir le vertige, mais la planche vermoulue – en vrai elle ne l’était pas hein, mais c'était mon impression sur le moment), qui bouge un peu. On marche tout droit, les yeux en l’air pour ne pas regarder en bas, et lorsqu’on arrive au bout, pfui, on souffle !
On enchaine les passages à la verticale, on regarde la vue. Ce gouffre et ce petit village, tout au fond là-bas. On ne parle même pas tellement les mots nous manquent. C’est beau !
Petit escalier (toutes petites minuscules marches de métal dans la falaise), échelles (tubes en forme d’échelons), poutres plus ou moins étroites, passages légèrement en dévers, passerelles et ponts de singe, prises à même la roche, tous les équipements possibles semblent s’être donné rendez-vous sur le parcours de Planfoy !
Mais nous savons que le plus "impressionnant" reste à venir. Mes jambes flageolent un peu après quelques passages « sportifs », et les bras et jambes commencent à retrouver les sensations d’escalade (j’en ai fait un tout petit peu étant plus jeune). On prend le pli, on fait de moins en moins d’erreur sur l’ordre des pieds et des mains (oui, il faut parfois faire des petits sauts, pour changer de pied, au risque sinon d’être tout empêtrés).
Le soleil passe derrière la montagne et l’ombre rend le relief encore plus impressionnant.
Un peu de monde sur la voie, on ralentit et on s’arrête, on se regroupe et on s’installe dans une position la plus confortable possible (je vous laisse imaginer le confort, hein, sur une paroi à 90% degrés !). On patiente. On est dimanche, et il semblerait qu’une bonne partie de la ville de Saint-Etienne (à seulement 12 kilomètres !) se soit donné rendez-vous dans la tanière du diable !
Et puis on arrive à la tyrolienne, on sait qu’on est presque à la fin du parcours, mais qu’il va falloir se lancer dans le vide. 200m de glissade, à 75 mètres du sol, pour rejoindre l’autre rive de la petite vallée, en passant au-dessus du barrage.
Après avoir installé son équipement, vérifié le passage de poulie, les mousquetons de sécurité, et jeté un dernier regard à nos collègues… on se lance ! Je n’ai pas trop réfléchi, et j’ai sauté ! Après le premier frisson du départ, la tyrolienne, ce n’est que du bonheur ! Il faut essayer de garder un œil vers l’avant pour ne pas rater l’arrivée sur la plateforme (et ne pas freiner, sous peine de devoir revenir à la force des bras !) mais quelle sensation ! Ce n’est que du bon, et ça ne fait plus du tout peur.
La petite vidéo ci-dessous contient un passage tyrolienne :D
Une fois là, sur notre pont de bois, en face, on n’a qu’une envie, pour sûr, c’est de recommencer.
Mais les copains arrivent un à un, et forts de notre exploit, en débriefant des sensations, on attaque la dernière ascension, qui nous mènera vers le point final de cette Via, le point culminant de l’aventure !
Photo souvenir de fin (tout le monde est en vie, en forme, et souriant !), et nous voilà prenant le chemin du retour.
Nous croyant sauvés, nous attaquons le chemin qui grimpe à travers bois le cœur léger… Que NENNI ! Encore une jolie grimpette qui nous attend, histoire, aussi, de faire travailler les mollets et de renforcer le cardio !
Arrivée au bar, nous rendons le matériel et ne nous attardons pas. Nous sommes attendus dans notre petite maison louée pour la nuit, et nous en avons, des choses à raconter !
Pour un super Airbnb à 10 minutes de la Via ferrata, je vous recommande celui-ci. Il est super joli, très bien équipé (avec un poêle à bois! Bonheur) et les hôtes sont adorables. Yves regorge de conseils sur la région!
Mes impressions :
Alors, pour faire très simple, j’ai vraiment beaucoup aimé cette expérience ! Je retenterai très bientôt je l’espère, et n’hésiterai pas une seule seconde à recommander cette activité à tous les amoureux de sport en extérieur !
Cependant, je suis partie peu préparée (sans connaitre la difficulté du parcours – assez difficile, bien que recommandé pour débuter ; avec de simples baskets à semelles lisses ; et en petit t-shirt) et je pense qu’un meilleur équipement aurait rendu l’expérience encore plus agréable ! J’ai eu un peu froid par moment, et mes chaussures n’étaient définitivement pas adaptées à ce parcours.
Il y avait un peu de monde. Cela m’a personnellement rassurée de voir que tout le monde passait sur les éléments que je voyais au loin et considérait un peu difficile, mais mes acolytes ont trouvé que cela gâchait un peu le côté « seuls au monde » souvent propre à la via ferrata.
Les petits passages sur poutres et ponts, ou en dévers, m’ont fait palpiter, et j’ai adoré, bien que ressentant un peu les effets du vertige. Pour un petit aperçu vidéo de la Via de Planfoy, voici une chouette vidéo, qui n'est pas de moi!
Donc, pour résumer :
Si vous n’avez encore jamais testé, foncez !
Mais pour profiter pleinement et en toute sécurité, assurez-vous de connaître le parcours et sa difficulté, la durée nécessaire pour effectuer le dit parcours, les potentielles sorties et échappées (au cas où vous ne pourriez plus continuer), les possibilités d’accès pour enfants ou non, et les équipements nécessaires. Choisissez un parcours en fonction de vos aptitudes et de vos envies !
Cela vous assurera une expérience des plus chouettes, immergés dans la nature et ses plus beaux paysages !
Je vous recommande vivement le site internet laviaferrata.net, qui semble contenir un max d’informations utiles sur la Via ferrata, les équipements, la sécurité, mais aussi et surtout tous les parcours de France (avec cotation et descriptif), quelque-soit votre région ! Vous trouverez aussi une catégorisation des parcours, des plus athlétiques aux plus funs !
J’espère que cet article vous aura donné envie de vous lancer dans l’aventure des Via ferrata !
Et si vous avez des questions ; ou des Via Ferrata en béton à recommander pour nos prochaines escapades, vous connaissez le procédé… les commentaires, c’est juste dessous !
Alors, tentés ?
(Retrouvez mes articles « J’ai testé » ici : la course à pied, le stand-up paddle, le Ski-câble et le Yoga aérien. Wake board à venir!)