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Christmas 2017 - Pourquoi je ne ferai pas de wishlist cette année

Depuis quelques années, la deuxième quinzaine de novembre représente pour moi, et pour une partie de ma famille, la période des wishlist. Afin de viser juste pour les cadeaux de Noël, nous avons pris l’habitude d’établir des petites listes, à la manière de collages virtuels, qui guident nos proches dans le choix des cadeaux. Il ne s’agit jamais de donner des consignes strictes bien entendu, mais plus d’inspirer, de donner des idées, de décrire l’atmosphère ou les thématiques qui nous font envies.


Alors voilà, le 15 novembre est passé, et je me suis dit qu’il était temps de m’y mettre. J’ai reçu la wishlist de ma sœur, j’ai commencé à en discuter avec ma mère. Et ce weekend, j’ai décidé de me pencher sur la mienne.


Mais voilà, impossible de trouver la moindre idée. Pour diverses raisons, je n’ai pas en tête le moindre objet qui puisse m’être indispensable. Cette année donc, il n’y aura pas de wishlist de Noël. Je suis persuadée que mes proches trouveront d’eux même des idées qui me combleront de joie, mais je ne ressens pas l’envie de lister, justement, des envies. Certains pourraient dire que c’est un peu triste de ne pas avoir de « désirs », mais je les rassurerai en leur disant que ce n’est pas ce qui manque chez moi, et que mon petit cœur brûle d’excitation pour plein de choses, mais qui se situent à un autre niveau que purement matériel.


Ce petit article n’a pas pour but de dénigrer ceux et celles qui vont passer une commande à rallonge au Père Noël, que les choses soient claires. Mais plutôt d’analyser en quelques lignes pourquoi les idées ne me viennent pas, et ce que cela signifie pour moi.


Une suite de déménagements et un cadre où je me sens bien.


Sur ces deux dernières années et depuis notre retour de Londres, nous avons déjà déménagé deux fois, et il se pourrait que cela se reproduise en 2018. Le bénéfice, un grand tri dans nos anciens meubles, et surtout, un ameublement et une déco maintenant 100% à notre goût. Bien sûr, il y a toujours moyen de rajouter quelques plantes, quelques coussins et autres éléments de décoration par ci par là, mais rien aujourd’hui n’est indispensable. J’aime nos murs blancs, ponctués de quelques cadres simples et de quelques étagères avec nos bibelots de voyage. Des couleurs claires, de la douceur et de la simplicité. Les déménagements nous ont aussi poussés à faire du tri dans la cuisine et les autres pièces, et à limiter les ustensiles à ce qui était vraiment utile. En bref, pour l’appartement, on est parés, chaque chose à son utilité, et cela nous convient.


Du minimalisme et de nouveaux modes de consommation.


Globalement, je n’achète presque plus. Je craque encore par ci par là pour des plantes, des bouquins, des boucles d’oreilles, mais c’est de plus en plus rare. Je n’ai pas acheté de fringues depuis… quelques mois, et je n’en ai pas envie. J’ai déjà bien assez dans mon placard, et l’ouverture des cartons de vêtements d’hiver m’aura permis de retrouver des pièces qui correspondent encore à mes goûts. Assez simples, assez basiques, elles vont avec mon envie de ne pas me prendre la tête le matin. Dans la même dynamique, les cosmétiques se réduisent au strict minimum, et je suis de plus en plus sur des gammes naturelles. J’achète uniquement lorsque je termine un produit, et puis c’est tout. Mes dernières commandes internet sont dédiées à des achats de produits qui vont dans la lignée du Zéro déchet, et je me suis équipée avec des options durables pour la majeure partie des produits jetables que nous avions. En bref, j’aime cette idée du less is more, et je me sens inspirée par le fait de créer de l’espace autour de nous, pour se recentrer sur l’essentiel. Notre vie a été assez mouvementée ces derniers mois, et nous sommes je pense en quête de simplicité. Pour les courses du quotidien, il y a encore des progrès à faire, nous tâtonnons, mais nous sommes dans la même dynamique, nous n’achetons que le nécessaire et ce qui nous procure vraiment du plaisir.


Investir dans sa vie.


Bien évidemment, je ne suis pour autant pas dénuée d’envies et de projets, de projections et de désirs. Ce serait bien mal me connaitre que de le croire. Ces désirs sont toutefois d’une nature différente, et surtout, répondent à une dynamique bien particulière : celle d’une construction personnelle, d’une curiosité insatiable à assouvir, et à la volonté profonde d’investir dans MA vie. Les voyages, bien entendu, avec une liste cette fois longue comme deux bras (pour n’en citer que quelques-uns : le Cap Vert, le Maroc, la Louisiane, Hawaï, la Namibie, les road-trips avec Lucette). Mais pas seulement. Envie de m’essayer à de nouvelles activités (l’escalade, la poterie raku), de progresser dans d’autres que j’ai testé (le kite, le wake, le ukulélé) et renouer avec ce monde de la glisse que j’avais un peu délaissé ces dernières années. Apprendre aussi, avec notamment des stages, des formations (survie et expédition tout bientôt, et je l’espère, un jour, en botanique). Passer du temps en famille, passer du temps en pleine nature, passer plus de temps avec des animaux. Ce sont aujourd’hui des choses qui me font vibrer. Mais qui sont aussi des processus, des démarches assez personnelles. Si bien entendu il est possible d’offrir des expériences, d’offrir un billet d’avion, certaines des choses listées ci-dessus doivent venir de moi-même, doivent aboutir parce que je suis prête et parce que je fais la démarche de m’engager, de m’investir dedans. Un coup de pouce est toujours le bienvenu, mais cela demeura, à long terme, un cadeau de moi…à moi.


Se trouver, pour laisser de la place au reste.


Je crois que, pour résumer, je suis arrivée à un point de ma vie où je sais vraiment qui je suis, je me sens bien avec peu, je n’ai pas « besoin » de plus. Et pourtant, assez contradictoirement, c’est maintenant que j’ai envie de m’enrichir, encore d’avantage. Comme si la simplicité était la clé de la créativité, comme si se détacher d’envies matérielles laissait toute la place à des envies qui font battre mon cœur très fort, briller mes yeux et trembler mes jambes.


Mettre de côté les objets, laisser encore plus d'espace aux rencontres et aux émotions. Je crois qu’elle est là, ma wishlist. Pour ce Noël et pour tous les suivants.



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