Quand j’étais petite, je voulais être détective. Pas docteur, pas vétérinaire, détective.
J’ai passé un nombre incalculable d’heures dans ma salle de jeux, à quatre pattes avec une fausse loupe, pour rechercher tous les indices que j’avais moi-même disséminé au préalable. Je sautais de joie à la réception de mon Mickey Détective, impatiente de découvrir la pince à épiler ou le marqueur d’empreintes offerts avec le dernier numéro.
Bref, long story short, j’étais plus que ravie quand j’ai reçu l’invitation de Yelp pour la nouvelle expo, « Crime Museum Uncovered » au Museum of London, qui n’est ouverte au public que depuis deux jours, et ce jusqu’au 10 avril 2016 (10 avril, jour de mon anniversaire, coïncidence ? je ne crois pas !).
Cette exposition présente quelques pièces maitresses de ce que l’on appelle le Black Museum.
Pendant une centaine d’années, pièces à conviction, preuves, effets personnels de criminels et de victimes, et autres joyeusetés liées à la Police de Londres, ont été gardé dans les sous-sols, à l’abri des regards indiscrets.
Cette collection n’était alors accessible qu'aux officiers de police, détectives et journalistes, et uniquement à des fins de formation ou d’archives.
Si les deux premières salles vous permettent de découvrir les objets en lien avec des cas célèbres (Jack the Ripper ou Charles Peace), les salles suivantes vous emmènent à la découverte de l’Histoire de la Metropolitan Police et des détectives londoniens.
Sur un mur s’enchainent les cas qui auront marqué cette histoire, points de départ de changements radicaux dans les techniques d’enquêtes, ou situations qui auront eu un fort impact sur les développements législatifs dans le Royaume.
Du milieu des années 1870 à l’année 1975, vous découvrirez les débuts des études balistiques, de l’usage des portraits robots (aux vagues airs de Cluedo) ou des services spécialisés dans la détection des drogues.
Chaque innovation de la Police semble contrecarrée par d’ingénieuses techniques criminelles, et réciproquement, dans un jeu du chat et de la souris grandeur nature. Os de seiches pour prendre des empreintes de clés, contrefaçon de billets, fausses empreintes, techniques de camouflages et armes déguisées en parapluie ou rouge à lèvres, tout y est !
Le manuel du parfait policier illustré rappelle vaguement les Castor Juniors, tandis que les espaces sur l’avortement ou sur la gestion des manifestations font plus profondément réfléchir.
Un savant mélange de détails et de faits plus marquants qui instruisent véritablement celui qui fera l’effort de lire les descriptifs et les panneaux !
Personnellement, préférences pour les vitrines suivantes : espionnage pendant les guerres, différences et ressemblances entre vraies et fausses armes à feu, et terrorisme avec un gros focus sur l’IRA et les sabotages.
Ces sujets me rappellent en effet mes mémoires de recherche pendant mes études !
Quand on sait que ce qui nous est mis à disposition ne représente qu’un petit pourcentage de ce qui est en vérité conservé dans les archives, on souhaiterait en voir un peu plus.
Enfin, l’exposition se termine par un court film, donnant la parole à 6 voix majeures qui ont contribués à l’ouverture de ces archives, permettant de résumer les débats autour de cette ouverture, du point de vue des victimes, des commissaires d’archives, et des perceptions de la société face à la criminalité de manière générale !
Honnêtement, j’ai vraiment aimé cette expo, et le seul bémol que je lui trouve, c’est qu’elle ne laisse que peu de place à la parole des criminels eux-mêmes. Probablement parce que la majeure partie d’entre eux ont été exécutés. Quelques réflexions intéressantes (et ustensiles marquants) sur la peine capitale sont aussi à noter !
En pratique :
Exposition « Crime Museum Uncovered » - Museum of London
Metro Barbican
Du 9 octobre 2015 au 10 avril 2016
10£
Pour les fans, des spécialistes de la Metropolitan Police donneront régulièrement des conférences en lien avec l’exposition. Pour plus d’informations sur les dates et sujets, c’est par ici !